"Hillbilly Elégie" J.D. Vance #MRL17

16 Novembre 2017

Faut quand même qu'j'aille de l'avant / Ce mardi soufflé par le vent (ici).

Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter. Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Hillbilly Élégie nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et pose des questions essentielles. Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ? Comment l’Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, pauvre et pleine de rancune ?

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Une couverture qui claque comme un drapeau (américain) flottant au vent et un titre qui sonne comme un recueil de Ronsard ou de Du Bellay mais qui sent le poulet frit.

Un roman trash, comme ces white trash qui ne sortent jamais sans arme et qui sont prêts à casser les dents de ceux qui insultent leur maman. Un roman fort, comme l'incroyable Hulk et comme ces GI qui ont formé la première "vraie" famille de J.D. Vance, une famille qui aide à grandir, qui protège et qui éduque.

Un texte cru, honnête et un peu décousu, à l'image de son auteur/personnage, comme Mamaw et Papaw, effrayants Hillbillies au coeur gros comme ça, et comme cette mère-pas-vraiment-mère-mais-quand-même. Un texte dramatique, comme l'hémorragie d'emplois de la Rust Belt et comme la situation de ces ploucs-racistes-machistes-populistes-ou pas vraiment.

Sans filtre, sans compromis, sans retenue et sans démagogie mais pas sans émotions, Hillbilly Elégie m'a retourné le coeur autant qu'il m'a fait prendre conscience d'une réalité bien éloignée de ce que nous montre les médias. Une lecture aussi utile que nécessaire.