"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
29 Août 2018
"Il y a un adage qui dit qu'on fait toujours du mal à ceux qu'on aime : mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal." (Fight Club)
Ancien champion de boxe et de free fight, Daniel a raccroché les gants après une blessure grave et dire adieu à ses rêves de gloire. Devenu soudeur, il mène aujourd’hui une vie tranquille avec sa femme et sa fille, âgée de douze ans, à Simcoe, petite ville d’Ontario dont il est originaire. Difficile pourtant, dans une région minée par le chômage, de joindre les deux bouts. Aussi Daniel accepte-t-il de se mettre au service de Clayton, un caïd de seconde zone qu’il a connu dans son enfance, le temps de se renflouer. Mais vite écœuré par la violence de ce milieu, il décide de s’affranchir et de remonter sur le ring.
(Autant le dire tout de suite : ça ne l'a pas fait.)
Un roman construit comme une tragédie grecque, voilà ce qu'est Dans la cage : une longue marche vers l'inéluctable, des pages et des pages qui nous emmènent vers un destin que l'on sait funeste. Et c'est bien dommage. Parce que, du coup, je n'ai ressenti aucune tension, aucune envie d'aller plus loin, parce que, quelque part, je savais déjà... Oh, pas qui ni quoi, ni même comment, mais assez pour ne pas m'attacher à ces personnages, et pour suivre leur histoire avec un détachement qui n'est jamais bon signe.
Il faut dire que l'auteur ne m'a pas beaucoup aidée non plus... Daniel va s'entraîner, Daniel boit une (deux, trois, beaucoup trop de) bière(s), Daniel étreint sa femme et caresse les cheveux de sa fille. OK, l'écriture blanche, on sait tous depuis Camus que ça peut le faire. Ou pas. Une absence de style sans doute voulue, pour coller au plus près d'une réalité aride, dure, tragique (à nouveau) qui est celle de cette famille qui tire le diable par la queue (j'adore cette expression) et qui fait ce qu'elle peut, même le pire. Mais on est loin du Pollock et du Irving que nous vend la couverture... Sauf, peut-être, dans la description de la violence : ça gicle, ça cogne, ça se craquelle et ça saigne, et peut-être devrait-on voir dans ces scènes-là une métaphore de la vie de Daniel et Sarah, tout comme la cage est autant celle des combats de free fight que celle qui enferme les protagonistes dans une désespérance dont il ne peuvent sortir. Peut-être, mais même avec une lecture très "sens caché", je crois que je serais passée à côté de cette histoire.
Un roman qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, donc. Dommage. Next.
Une lecture 100% Picabo River Club, merci Léa <3.