La Fée Lit

"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)

"Point Final", William Lafleur

"Point Final", William Lafleur

"La vie est constituée de vide".

« Ce matin, je suis mort. J’ai mis un point final à cette vie. »

Dans leur maison, une mère de famille et ses deux enfants viennent d’apprendre la mort accidentelle de leur mari et père.

Tout à leur souffrance, comment pourraient-ils se douter qu’ils sont épiés jour et nuit, que des caméras et des micros enregistrent chacun de leurs gestes et chacune de leurs paroles ? Que celui qui les observe n’est autre que leur cher disparu ? Bien vivant, à quelques rues de là, il tient froidement un journal dont les mots se nourrissent de leurs larmes.

Voyeur de la douleur des siens, manipulateur de leur détresse, celui dont l’existence se limite aux pages qu’il noircit jour après jour invite le lecteur à devenir complice de son jeu littéraire…

En voilà un pitch accrocheur, vous ne trouvez pas? Alors, quand Cajou a enfin reçu le roman tant attendu dans sa boîte aux lettres, on ressemblait un peu à ça, toutes les deux : 

Malheureusement, deux petites heures plus tard, c'était soupe à la grimace 

La DE-CE-PTI-ON TO-TA-LE. Quand on connait un peu l'alter égo facebookien de l'auteur, à savoir Monsieur Le Prof, on ne peut qu'être déçu : où sont donc passés son cynisme, sa morgue, son humour pince-sans-rire? C'est un roman plaisant, certes, mais un roman un peu plan-plan, prétexte à une réflexion désabusée sur le monde, et qui ne m'a pas du tout convaincue : Rien n'a changé. Toute la vie, on attend que quelque chose se passe, mais rien n'arrive jamais. On meurt, et rien ne survient après non plus. Jamais rien. Pas faux, mais bateau.

Au niveau de la construction romanesque, même constat : rien de neuf. Un peu "poupées russes", un peu "je-te-sors-un-twist-de-derrière-les-fagots", un peu...bateau (quoi? je l'ai déjà dit?). Les personnages ne sont pas attachants, à peine ébauchés pour certains, haïssables (évidemment) pour d'autres (je vous laisse deviner lequel en particulier), et la vision de l'adolescence exposée à travers les lignes est aussi cliché que les clichés présentés comme tels. Mwouais. Le style est bloguesque, certes, phrases courtes qui se veulent aphorismes (mais qui râtent leur coup une fois sur deux) et chapitres aux titres évocateurs. Je le redis, ou vous avez compris? Allez, tous ensemble : "bateau". Trèèèès bien. Point final,  dans son concept originel, ça devait le faire. En version roman, beaucoup moins.

Je ne suis pas gentille avec ce livre (Cruella is back, je sais), et pourtant, partout sur le Net, les coups de coeur pleuvent. Alors quoi? Alors je crois que j'en attendais beaucoup trop, et qu'au final j'ai été aussi déçue que ces pauvres filles qui commandent une robe de mariée qui brille de mille feux sur un site chinois et qui se retrouvent avec un sac à patates trop petit (ici pour les curieux). Et je n'aime pas être trompée sur la marchandise. Surtout quand j'allais faire du shopping avec autant d'entrain.

 

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J
Ok, j'ai compris ...:) "bateau" ...... alors je passe .....
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