"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
14 Août 2018
"C'est une grave erreur de penser qu'une liste de faits équivaut à la vérité. Les faits sont simplement les os dénudés dont on fait la vérité".
Bande-son, obligatoire!
Ancien procureur devenu maire de Natchez, Mississippi, sa ville natale, Penn Cage a appris tout ce qu’il sait de l’honneur et du devoir de son père, le Dr Tom Cage. Mais aujourd’hui, le médecin de famille respecté de tous et pilier de sa communauté est accusé du meurtre de Viola Turner, l’infirmière noire avec laquelle il travaillait dans les années 1960. Penn est déterminé à sauver son père, mais Tom invoque obstinément le secret professionnel et refuse de se défendre. Son fils n’a alors d’autre choix que d’aller fouiller dans le passé du médecin. Lorsqu’il comprend que celui-ci a eu maille à partir avec les Aigles Bicéphales, un groupuscule raciste et ultra-violent issu du Ku Klux Klan, Penn est confronté au plus grand dilemme de sa vie : choisir entre la loyauté envers son père et la poursuite de la vérité.
(Parce que c'est un de mes films préférés, mais aussi parce le roman s'appelle Natchez burning, en VO)
#monpavédel'été, celui qui m'a tenue en haleine sur plus de 2000 kilomètres, dans les embouteillages, dans les stations-services qui sentent le mauvais café et les beignets, sur une plage déserte, au bord d'un lac et dans la moiteur des parcs copenhaguois. Alors oui, je pense que ma lecture a été contaminée par son contexte, peut-être que j'aurais été (encore plus) critique si j'avais lu ces 1046 pages au calme, dans mon jardin. Sans doute. Il n'empêche : malgré quelques (gros) bémols, j'ai passé un très agréable moment et contrairement à Jérôme, je lirai les deux autres tomes à leur sortie.
Pourquoi? Parce qu'il y a un vrai suspense, le lecteur est pris au sein d'une toile d'araignée vintage, coincé dans un épisode de Cold case ( j'ai toujours été bon public) qui exhume des meurtres commis en 1963 et qui les mêle à des événements post-Katrina. Du suspense, et un contexte historique touffu, bien fichu, tant sur la corruption et les spéculation post-ouragan que sur le KKK et certaines de ses filiales plus que nauséabondes. Le Deep South suppure par toutes les pages, on sent presque la moiteur des marais et l'odeur des chairs brûlées (pardon, je m’emballe). Pour moi, niveau atmosphère, c'est un sans faute. Le problème, c'est que l'auteur s'atèle à une fresque quasi-dantesque, et se perd un peu en chemin. Il y a des longueurs, déjà, un rythme parfois trop lent, parfois trop rapide, et puis, surtout, il y a le style. Ou l'absence de, c'est selon. J'ai lu ça et là que c'était un parti pris, pour se rapprocher du style journalistique, pour ne pas alourdir l'ensemble, blabla. Soit. Mais quand même, c'est plutôt plat, guère travaillé, et c'est bien dommage. Et puis, SURTOUT, il y a la scène finale. Die Hard mixé à un mauvais Tarantino. Complètement WTF, exagérée, hors de propos et, je l'ai déjà dit, mais vraiment WTF. Limite je m'attendais à voir Bruce Willis débarquer et buter tout le monde. Du grand n'importe quoi. Et c'était bien dommage de terminer là-dessus...