"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
7 Juillet 2018
"Peut-être que la vie n'est qu'un succession de moments banals ponctués par la tragédie."
Simon Connolly est l’heureux père de deux enfants, Jake et Laney. Sa situation d’homme au foyer est pour le moins originale et Simon n'est pas toujours très à l’aise dans ce rôle. Mais, cahin-caha, la famille coule des jours paisibles… Jusqu’au matin où Doug Martin-Klein, un gamin insociable dont Jake est le seul copain, tire sur plusieurs camarades de classe avant de se donner la mort. Les survivants et les blessés sont peu à peu évacués, mais Jake est introuvable. Et très vite soupçonné d’être le complice de Doug. Commence alors pour Simon une véritable descente aux enfers (...).
(moi à deux heures cette nuit, quand j'ai lu les dernières pages.)
Outch. C'est un roman noir, terriblement noir, qui sonde les profondeurs abyssales et les peurs enfouies au plus profond de nous, là où, s'il l'on y regarde bien, brille encore une toute petite flamme...
Une fusillade dans un école. Treize morts. Un assaillant, un élève, qui s'est donné la mort, et Jack. Mais où est Jack? Et surtout, qu'a-t-il fait? Déjà, le sujet frappe fort, il colle à l'actualité, en ces temps de dingue où l'on forme les profs à réagir en cas d'intrusion armée au sein de leur établissement. Mais pas de voyeurisme ni de sensationnalisme ici, aucun récit glauque de la fusillade, juste "après". Et "avant".
Alors oui, il y a un petit-grand air de Il faut qu'on parle de Kevin dans ce Jack, parce que la thématique est la même, et parce que, dans les deux romans, on revient en arrière, à la recherche d'un "pourquoi". Mais la comparaison s'arrête là. Parce qu'il y a une humanité folle, une justesse et une lumière dans Jack, parce que le roman interroge, il ne juge pas, parce que si Simon se repasse le film de l'enfance de son fils, c'est parce qu'il cherche la faille, dans son éducation, dans son comportement de père, il cherche là où il a merdé, comme chacun d'entre nous le ferait, et, soyons honnêtes, comme chacun d'entre nous l'a déjà fait, au moins une fois. Et ce qui transperce les pages et nous atteint en plein cœur, c'est justement ça, tout cet amour, cette inquiétude qui empêche de dormir, ces questions incessantes, ces "et si?", ces "je crois que", ces analyses à deux balles qui ne tiennent pas la route quand le jour est levé mais qui tournent en boucle, la nuit : trop timide, renfermé, différent, et s'il avait joué avec le fils de la voisine?, et si j'avais dit ceci au lieu de cela?, et si, et si, et si. Et puis il y a Jack, si merveilleusement différent, peut-être, quoique, Jack a la fois tellement terriblement absent et pourtant présent, de la première à la dernière page. La dernière page.
Lisez Jack. Vous ne le regretterez pas.
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nadia 02/10/2020 00:48
Eunice Gnago 23/09/2020 00:02
Maitre TAGNON 04/05/2020 02:33
Carlos 04/05/2020 00:53
nadia 04/11/2019 23:27
Maitre Santos 07/10/2019 21:55
Maitre Santos 07/10/2019 21:55
Maitre Santos 25/01/2019 12:00
Jacqueline 07/07/2018 16:11