La Fée Lit

"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)

"Ma Reine", Jean-Baptiste Andréa

" Elle était tellement belle que j’avais envie de me glisser dans sa peau et de devenir elle pour savoir ce que c’était. Puis j’ai pensé que je pourrais plus la voir si j’étais dans sa peau, sauf dans un miroir, et que ce serait peut-être mieux si c’était elle qui se glissait dans ma peau à moi. Je ne pourrais pas la voir non plus mais au moins, je pourrais l’emmener partout. "

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.

J'ai refermé le livre, j'ai essuyé mes yeux mouillants, j'ai souri, et j'ai écouté en boucle Ces gens-là (clic), parce que si c'est pas sûr, c'est quand même peut-être, et c'est déjà tellement...

Ma Reine, c'est un bijou, un OLNI, un texte naïf et pur, magique et dur, et lumineux comme l'enfance. Ma Reine, c'est un texte précieux, poétique et déstabilisant, tant la voix de Shell résonne et se heurte à nos œillères et certitudes d'adultes qui ont grandi un peu trop vite.

Shell et Viviane, qu'est belle comme un soleil, un paysage provençal qui a des allures de personnage, un blouson, un téléphone de bakélite, de la gnôle, des volets fermés, beaucoup beaucoup beaucoup de petits bonheurs que l'on garde au fond du coeur, un dragon, des moutons, et c'est tout un monde qui s'offre à nous, une langue différente, et belle, aussi belle que l'histoire qu'elle nous conte et dont je ne vous dirai rien, sauf que pour un instant, pour un instant seulement, j'ai revu le monde à travers les yeux de mes douze ans...

Shell, tu avais tort, tu sais, quand tu disais que quand  tu voulais dire quelque chose d'immense ça finissait toujours petit. C'est le monde qui était petit, Shell. Le monde des adultes est toujours trop petit.

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N
Oh punaise... wanted !!!
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K
Ça semble très bien ça! Une chance qu'il y a des billets... JAMAIS je ne l'aurais lu à cause de cette couverture, sinon.
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D
Beaucoup de poésie dans ce roman...
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L
C'est vrai. C'est vraiment un très joli roman.
L
Punaise la dernière phrase ... magnifique.
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L
Merci!
J
Je crains trop d'emotion ...
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L
C'est un texte merveilleux, mais avec ton "vécu", tu risques en effet de t'arracher encore plus que moi à Shell... à toi de voir
F
Comment veux-tu résister...<br /> <br /> Je trouve ce titre tellement beau!
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L
Le titre et la couverture sont à l'image du roman ❤️