La Fée Lit

"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)

"L'Elégance du hérisson", Muriel Barbery

" (...) c'est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n'est plus le même."

 

 

"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision: à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai."

Bon, c'est vrai, ça commençait déjà mal, puisque rien qu'à la lecture du titre, j'avais Balasko en tête, alors que je n'ai même jamais vu le film. Puis j'avais gardé de cette lecture un vague souvenir d'ennui, sans trop bien me rappeler le pourquoi du comment. Malheureusement pour moi, je me suis vite souvenue...

Déjà, l'histoire m'a (re)fait grincer des dents. Une gardienne d'immeuble archi-cultivée, qui grignote des graines de chia en cachette et appelle son chat en hommage à Guerre et paix qui joue le rôle que l'on attend soit-disant d'elle, à savoir une grosse bobonne barlos qui regarde TF1 toute la journée en mangeant du cassoulet et qui est incapable d'aligner trois mots en français correct, comment vous dire? 

Et ça ne s'arrange pas avec la toute jeune bourg' de l'appart bobo parisien, élevée dans une famille prout-prout ma chère, au QI incroyablement élevé (ah, le retour du HP!), incomprise et suicidaire. Déjà, rien que ça, ça craint. Ajoutez un vieux beau japonais qui cuisine les gyozas comme personne (spéciale dédicace à Cajou!), les trémolos dans l'ascenseur (ceci n'est pas un sous-entendu sexuel) et l'amour de Tolstoï.... Bref, un ramassis de clichés qui m'a bien fait lever les yeux au ciel.

Mais le pire restait à venir : les considérations pseudo-philosophiques. Tout y passe : Dieu (évidemment), l'amour (évidemment), l'art (évidemment), la politique (je continue ou vous avez compris le principe?), le sens profond de la vie, tout ça, tout ça... Au bout de la dixième digression, j'étais prête à lancer un SOS, oui comme ça... Mais impossible de ne pas le finir, puisqu'il a été choisi par une élève (la pauvre, d'ailleurs...). J'ai continué, donc, jusqu'au final qui m'a coûté une nouvelle double entorse oculaire (re-coucou Cajou!) et qui m'a fait poussé un ouf de soulagement. Allez, au suivant!

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L
Dommage... Personnellement je l'avais adoré !
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L
Tout à fait d'accord avec ce que tu écris,je n'avais pas aimé non plus !
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L
Décidément, ce roman divisé les foules :-)
F
Désolée, je ne te suis pas sur ce point là .
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L
Ah oui je l'avais lu en plus. Je perds mes tartines :-( Ce roman a eu beaucoup de succès, vous devez donc être beaucoup à penser comme toi et c'est tant mieux :-)
F
Comme je l'ai mis sur Facebook, j'ai aimé l'écriture et les personnages. Je n'ai pas relevé les clichés que tu nommes. Ça reste pour moi un joli souvenir de lecture.
L
Pas de souci :-) Mais tu sais me dire ce que tu as aimé?
A
Je vois qu'on est d'accord. ;)
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J
Hihihi ton billet ......Totalement d'accord......:)
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