"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
10 Septembre 2016
Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l’on croise tous les jours et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l’uniforme.
Un soir d’été caniculaire, Virginie, Érik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Jusqu’à la confrontation finale, sur les pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s’apprêtent à basculer.
Disons-le tout de go : j'ai adoré Police. C'est un roman qui claque, et qui te claque bien dans la tronche.
Police, c'est l'histoire de trois gardiens de la paix, de trois flics lambda, qui ont perdu leur tranquilité d'âme dans certaines de leurs interventions, c'est vrai, mais qui font leur travail, comme vous et moi, et qui vivent leur vie, comme vous et moi. La Police, dans ces pages, c'est Virginie, Aristide et Erik. Qui font leur devoir, ce pour quoi ils reçoivent un salaire chaque fin de mois. Simplement. Ni superhéros ni tire-au-flan. Mais dans une existence ordinaire surgit parfois l'extra-ordinaire : un concours de circonstances, une vie privée bouleversée et une mission inhabituelle, voilà la toile de fond de Police.
Ce qui frappe, d'abord, c'est la justesse du propos. Le désordre intérieur de Virginie, les collègues relous et les blagues pipi-caca, l'ambiguïté des rapports sociaux, la désagrégation de l'humain (quel merveilleux personnage que cet homme-là, dont la présence muette imprègne tout le texte!), l'absence totale de manichéisme et la place accordée aux doutes et aux erreurs font de ce roman un roman qui claque, mais qui claque terriblement juste.
Servi par une écriture archi-visuelle (j'ai eu l'impression de courir à travers les terminaux de Roissy, de respirer l'odeur grasse des frites froides du Mc Do, de porter sur mes épaules le poids du gilet par-balles et de la culpabilité aussi, un peu) et un style incisif, Police est un roman fort, tout en aspérités et en humanité.
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Leshakili 14/09/2016 20:32
Fanny 13/09/2016 14:30
LaFée 13/09/2016 21:03
Fanny 13/09/2016 14:28
Jacqueline 13/09/2016 07:59
LaFée 13/09/2016 21:04
Noukette 12/09/2016 23:22
LaFée 13/09/2016 21:04
Moka 12/09/2016 19:35
LaFée 13/09/2016 21:04