"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
27 Janvier 2016
Bon, disons le tout de suite : ça ne l'a pas fait. Ca ne l'a pas fait, et j'en suis la première désolée, parce que je comprends pourquoi ce roman a séduit tant de lecteurs (voir ici, ici et ici, par exemple). Ca ne l'a pas fait, parce qu'il n' y a rien de ce que j'aime dans ce roman (et non pas " rien que j'aime", vous comprenez la nuance? (je crois que je fais trop de philo en classe, pardon)). Moi j'aime les pavés de 700 pages, la littérature américaine, les textes qui vous perdent et vous rattrapent, ceux qui vous serrent (les tripes ou le coeur) et ne vous lâchent plus. J'aime quand les personnages m'émeuvent, m'énervent, quand ils prennent vie entre les mots, quand ils m'emportent. Rien de tout cela ici. C'est un livre en creux pour moi, vide de ce que j'aime, donc, mais rempli d'autres choses. Parce que c'est un roman intelligent, audacieux et drôle (mais vous savez déjà que je suis une pince-sans-rire vieille France, et donc que je ne ris jamais, au mieux je grimace, ce qui fut le cas ici), un livre gigogne comme le dit si bien l'auteur lui-même, une pochette surprise, une matriochka littéraire de haut vol, impossible à résumer ("parce qu'il n'y a pas d'histoireuh!" hurle mon diable intérieur). Dans La Fractale des raviolis, qui porte si bien son titre (oui, j'avoue, j'ai dû faire une recherche, les termes mathématiques et moi, vous vous en doutez bien... Voir ici pour les mauvais élèves (comme moi)), il y a un plat de raviolis (sans blague), une épidémie de peste bubonique, des rats-taupes (beurk), un stratège militaire de génie, un psychopathe en puissance, une épouse trompée, une météorite, un gros porc belge dégeulasse qui boit de la bière, et bien d'autres histoires aussi. Des dizaines d'histoires pour un livre sans histoire, un comble, non? Le problème, c'est que c'est un peu
Les récits s'emboîtent, se désenboîtent et se réemboîtent (oui, j'aime les néologismes), parfois avec fluidité, parfois un peu plus difficilement, on voit vaguement où on va, mais, honnêtement, j'ai envie de dire qu'on s'en fout un peu. On perd le fil, ça va trop vite, dans tous les sens, à peine de temps de...et c'est déjà fini. Frustration.
L'exercice de style est réussi, c'est indéniable, mais derrière, c'est un peu le vide sidéral (comme dans cette chanson, vous vous souvenez?)
Le gros couac de ce roman, pour moi, c'est la fin. Cette fin, elle souffre du syndrôme-du-rêve, comme je l'appelle. Vous savez, quand vous demandez à vos élèves d'imaginer la fin d'une histoire et qu'ils vous écrivent, tous ou presque, le bon vieux "il se réveillit (l'élève a du mal avec le passé simple) en sueur/en sursaut et ouf, ce n'était qu'un rêve."
Bah l'effet est le même ici. Beaucoup de bruit pour rien pas grand chose, et un gros flop final. Dommage, dommage...
Commenter cet article
LaRousse Bouquine 14/06/2016 20:14
LaFée 14/06/2016 21:27
Jacqueline 30/01/2016 23:23
jerome 28/01/2016 12:38
LaFée 28/01/2016 14:45
Noukette 27/01/2016 22:32
LaFée 27/01/2016 23:04
Scarlett Julie 27/01/2016 20:44
LaFée 27/01/2016 23:04
Velidhu - Que Lire ? 27/01/2016 17:15
LaFée 27/01/2016 23:05