3 Novembre 2015
"On est tous dingues. C'est une caractéristique de la condition humaine."
D’un tempérament impétueux, souvent borderline, Alexandra Hemingway, inspectrice à la section des homicides violents à New York, a l’habitude des enquêtes difficiles. Totalement impliquée dans son métier, elle n’hésite pas à prendre tous les risques. Son visage, refait, marqué par de multiples cicatrices, est là pour le prouver. Le jour où l’on retrouve dans l’East river le corps d’un enfant dont les pieds ont été sectionnés, l’affaire s’annonce particulièrement délicate. D’autant plus que la presse n’hésite pas à consacrer ses gros titres à ce genre de meurtre et à venir perturber les investigations. Lorsqu’un autre enfant est enlevé, la panique gagne Manhattan. Panique d’autant plus justifiée que le prédateur à l’œuvre est l’une des figures du mal les pires qui soient. Habituée aux noirceurs les plus effroyables de l’âme humaine, Alexandra pensait avoir tout vu. Elle n’avait pas connu le pire.
Soyons clairs dès le début : aucun bémol, aucun "oui mais, peut-être que", aucune chipoterie sur un point de détail, rien, rien, RIEN n'est venu entâcher mon plaisir lors de la lecture du deuxième roman de Robert Pobi. Aussi rare et incroyable que cela puisse paraître, l'auteur fait aussi bien, différemment, mais aussi bien, aussi fort, aussi dingue (ouais, les superlatifs sont de sortie, les amis) que dans L'Invisible qui m'avait laissée sur le cul, au sens propre, et terrifiée dans mon canapé, un soir où j'étais seule à la maison et que je tournais la dernière page du roman. Pareil ici. Si j'étais jeune, je dirais que ce livre, c'est de la bombe, mais je me contenterai donc (puisqu'il paraît que je suis vieille, et que je date du siècle dernier ) de dire que Les Innocents
J'adore Hémi, d'abord, l'inspectrice de choc (et pas de charme, pour une fois!) qui m'a pourtant fait bien peur au début : la pauvre petite nana brisée par une terrible histoire, déjà vu, pitié non, quoi! Mais très vite, j'ai été rassurée : elle assure, vraiment, puis elle mange trop, elle jure comme un charretier, elle a un humour pourri (qui ose dire "comme le tien"?), elle a une énorme paire de c*uilles (et l'expression n'est pas de moi) et forme un duo très réussi avec Phelbs, son partenaire. Il y a du
chez cette héroïne crédible et pleine de peps, ce qui n'est pas pour me déplaire (un p'tite BO pour accompagner tout ça? Cliquez ici).
J'adore le rythme du roman, aussi. Les Innocents sont aussi pêchus que l'héroine, c'est dire. Aucun temps mort, un suspense tenu du début à la fin, des rebondissements à la pelle, pas le temps de souffler ou de se poser trop de questions, les pages se tournent aussi vite que vos petits neurones tournicotent dans votre petite tête. Monsieur Pobi,
et c'était top :-) Pobi, c'est aussi LE maître de la fin qui dépote. Je vous laisse la surprise, moi je n'ai rien vu venir, contrairement à Cajou (son billet ici), et je suis donc restée totalement
Diabolique. Inédite. Effrayante. Dingue. La fin des Innocents, elle est juste te-rri-ble!
Tout aussi terrible (notez l'effort d'enchaînement) est le méchant (le? vraiment?). Un psychopathe de compet, sadique comme on les aime, un vrai taré tordu qui vous filera des frissons dans le dos, croyez-moi. Il faut se méfier de l'eau qui dort, comme on dit, des petites papattes velues et des pieds d'enfants qui flottent à la surface...
En bref, un thriller comme je les aime : addictif, rythmé, avec juste ce qu'il faut de trash et de glauque, un suspense détonnant et un final qui l'est tout autant. Moi je dis :