"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
8 Septembre 2015
Nouvelle-Orléans, 1919. La ville devient la proie d’un mystérieux serial killer qui laisse sur les lieux de ses crimes d’étranges lames de tarot, la panique gagne peu à peu. On évoque le vaudou. Les victimes étant toutes d’origine sicilienne, les rivalités ethniques s’exacerbent. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, et Ida, une jeune métisse, secrétaire de l’agence Pinkerton, vont tout faire pour résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets bien gardés. Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, l’Ange de la mort, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.
Quel roman, mes amis, quel roman! Oubliez cette couverture qui n'inspire rien de bon, oubliez ce titre archi mal choisi (point de Carnaval entre ces pages, allez savoir pourquoi un comité éditorial a validé ce titre ô combien trompeur?) et cette mention "thriller" qui va vous induire en erreur. Vous pensez ouvrir un roman au supense haletant?
(oui je sais, ça sent la rentrée ). Par contre, croyez-moi, si vous aimez les romans d'ambiance, vous allez être servis! La ville, ici, est un personnage à part entière, un personnage attachant, étouffant, qui colle et qui pue, qui vous rentre dans tous les pores de la peau. La Nouvelle-Orléans, c'est une cocotte-minute au bord de l'implosion, une ville métissée, mais sclérosée par le racisme, la Mafia, la pauvreté, c'est une ville où il ne fait pas bon être noir ( là seule fois où un Noir pouvait être traité avec grandeur, c'est quand il n'était plus là pour en profiter), ou italien, ou femme, une ville faite de rites vaudou et de jazz, d'alcool et de bordels clandestins...Si cette ville était une personne, ce serait une pute sur le déclin, avec du rouge à lèvres mal étalé et des dents jaunes, souriante et minaudante. La Nouvelle-Orléans, c'est aussi le théâtre d'un terrible fait divers (réél, donc
), un peu comme si Jack l'Eventreur avait traversé l'Atlantique pour se perdre dans la moiteur du Sud américain. Le " tueur à la hâche" n'a rien à envier à son homologue britannique, mystère et lettre à la presse inclus (J’aime beaucoup le jazz. Aussi, je jure par tous les diables résidant en enfer que seront épargnés tous ceux dont la demeure dansera au rythme d’un groupe de jazz. Si tout le monde écoute des orchestres de jazz, tant mieux pour vous. Ce qui est certain, c’est que parmi ceux qui ne swingueront pas mardi prochain, certains seront exécutés.).
L'écriture est ciselée, presque cinématographique, tant les scènes sont visuelles : on entend la musique de la pluie, celles de orchestres de jazz, on entend presque même le coeur des personnages battre la mesure. Ces personnages, hauts en couleur (sans jeu de mots pourri, juré!), pleins de failles, de force et de mystère ont tous le même but : traquer l'invisible tueur. Si leurs méthodes et leurs motivations diffèrent, force est de constater qu'il ont un point commun : ils nous sont sympathiques, parce qu'ils sonnent juste, vrai, humain. Ce livre n'est pas un thriller, parce que peu nous importe la traque du méchant, ce sont les trajectoires individuelles des "enquêteurs" (parfois de pacotille) qui nous font tourner les pages avec plaisir. C'est un roman d'atmosphère, une atmosphère chaude et humide, lourde et moite, qui vous donnera envie de vous enfoncer dans le bayou (je sais pas vous, mais moi à chaque fois que j'entends ce mot, je pense à ceci, la honte quoi^^). D'ailleurs, je file dans la
Velidhu - Que Lire ? 09/09/2015 18:36
LaFée 09/09/2015 21:31
Jacqueline 09/09/2015 18:25
LaFée 09/09/2015 21:32
jerome 09/09/2015 13:21
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Marguerite 09/09/2015 08:50
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