"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
3 Février 2015
Erik Maria Bark, un psychiatre spécialisé dans le traitement des chocs et traumas aigus, a longtemps été l'un des rares véritables experts de l'hypnose médicale, jusqu'au jour où une séance d'hypnose profonde a très mal tourné. Depuis, il a promis de ne plus jamais hypnotiser. Mais dix ans plus tard, l'inspecteur Joona Linna le réveille en pleine nuit : Josef, un adolescent, a assisté au massacre de sa famille. Le corps lardé de coups de couteau, il vient d'être hospitalisé, inconscient et en état de choc. Joona Linna veut l'interroger sans tarder car tout indique que l'assassin est maintenant aux trousses de la soeur aînée de Josef, mystérieusement disparue. Et pour lui, il n'y a qu'une façon d'obtenir un quelconque indice de l'identité du meurtrier : pénétrer le subconscient du garçon et tenter de revoir le carnage à travers ses yeux... donc hypnotiser Josef.
Je veux que vous fermiez les yeux, et que vous pensiez à un endroit calme et silencieux. Une plage en fin d'après-midi? Un chemin de campagne au petit matin? Peu importe. Vous êtes calmes, vous êtes détendus. Tout va bien. Je vais compter lentement, et vous allez vous enfoncer profondément... Voilà, vous êtes prêts. Descendez l'escalier. Que voyez-vous?
Pardon? Ce n'est pas très clair? En effet, ça ne l'est pas. Plusieurs histoires se mélangent ici, la disparition de Benjamin, la cavale d'un sérial killer, les histoires de couple d'Erik et Simone, l'enquête de Joona, on nage en pleine complexité, surtout si l'on ajoute un saut dans le passé et une multiplication des points de vue. Il faut s'accrocher, parce que l'on est déstabilisé durant les cent premières pages, on ne sait pas trop où l'on va. Vous non plus? Suivez l'escalier. Ecoutez ma voix. Vous voyez la porte? Ouvrez-la. Doucement.
L'endroit vous semble familier, non? En effet, passé l'inconfort des premières pages, vous retrouvez vos marques. les codes du genre sont là, et bien là, vous vous laissez bercer, par les fausses pistes et par ma voix. Vous cherchez ("qui donc peut bien être le vilain qui a enlevé l'enfant hémophile?"), vous tremblez ("merde, ses médicaments!"), vous soupirez ("mais pourquoi tu ne lui dis pas la vérité, toi, hein?!"), vous souriez ("rooo les (mauvaises) scènes de sexe!), vous êtes émus ("ce que les enfants peuvent être cruels parfois..."), vous vous torturez les méninges ("ah! mais enfin, non, mais pourquoi? c'est qui? oh, mince, c'est lui!"), vous passez un bon moment, finalement, et vous n'en demandez pas plus.
Vous êtes déjà en train de remonter et je vais compter jusqu'à 10. Quand j'arriverai à 10, vous ouvrirez les yeux, vous serez bien et....
3 autres enquêtes vous attendent sagement à la maison. Restez calmes,s'il vous plait.