"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
9 Décembre 2014
"Pour ceux qui ont la foi, aucune explication n'est nécessaire. Pour ceux qui ne l'ont pas, aucune explication n'est possible."
Et bien, voilà ce qui arrive quand on a le doigt qui "hippe" en validant sa participation aux
Moi qui attendait avec impatience Retour à Little Wing ( mais Jérôme (clic) m'a fait passer l'envie de le lire, finalement....), me voilà avec un roman de chez Zulma, cette maison d'édition qui m'a toujours semblé trop "intellectuelle", trop " prise de tête", trop "jesaispasquoimaisjepassemontour". Le complexe d'Eden B. et moi, on s'est donc regardé en chiens de faïence un p'tit temps. Il était là, sur la cheminée, me narguant de sa jolie couverture, me disant " t'es pas cap", me repoussant à chaque tentative d'approche par sa quatrième de couverture : Cambridge, de nos jours. Au détour d'une allée du campus, Oscar est attiré par la puissance de l'orgue et des chants provenant de la chapelle de King's College. Subjugué malgré lui, il ne peut maîtriser un sentiment d'extase. Premier rouage de l'engrenage. Dans l'assemblée, une jeune femme capte son attention. Iris n'est autre que la soeur de l'organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s'accompagne d'étranges conceptions sur son usage hypnotique... For-mi-dable, la musique baroque, c'est trop mon truc! Mais parfois, on n'a pas le choix ( jolie rime non?) alors, je lui ai dit, au Complexe d'Eden B. : je vais te lire, et même que
Mais honnêtement, les cent premières pages furent une pénitence ( et je pèse mes mots). Alors oui, c'est bien écrit. Trop bien, peut-être. L'écriture est lisse, presque plate, léchée mais sans relief, elle colle à merveille à l'ambiance un peu nostalgico-vieillote de Cambridge et à ce début d'histoire rythmée par, euh, par rien, en fait. La rencontre et le début de l'idylle entre Oscar et Iris étaient tellement dénués d'intérêt, l'intronisation de l'aide-soignant au sein du groupe de jeunes étudiants beaux, riches et intellos ( qui a dit " clichés"?) tellement poussive et lente, les délires d'Eden sur la musique baroque Descartes et Mattheson (vous non plus vous ne savez pas qui c'est? Cliquez ici, c'est la minute culture) tellement prise de tête que je n'avais qu'une envie :
"Et puis?", me direz-vous? Et puis
Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai littéralement été envoûtée. Les personnages secondaires ont occupé toute la place ( le docteur Paulsen et Herbert Crest en tête, quels bonhommes! quelle vie! quelle....) et la Folie a pris le pas sur la Musique. Plus que le pouvoir des notes, c'est le Complexe de Dieu ( et d'Eden) qui m'a poussée à tourner les pages plus vite que de raison, à oublier la fadeur de l'histoire d'amour, le froid des amitiés, le vide des relations familiales ou le ridicule de la fin. Dit comme ça, ça sonne comme une critique, mais ce n'en n'est pas une, ce que je retiendrai c'est que la force d'un seul thème a réussi à occulter tous les défauts de ce roman ambitieux, et rien que ça, c'est fortiche! Quand il aborde la maladie, l'espoir, l'éternelle dichotomie entre le rationnel et l’Irrationnel, Benjamin Wood devient virtuose, et ses mots qui me semblaient bien creux résonnent ( j'ai failli écrire "raisonnent", coïncidence?) terriblement en moi : Ma théorie est que l'espoir est une forme de folie. Une folie bénigne, certes, mais une folie tout de même. En tant que superstition irrationnelle, miroirs brisés et compagnie, l'espoir ne se fonde sur aucune espèce de logique, ce n'est qu'un optimisme débridé dont le seul fondement est la foi en des phénomènes qui échappent à notre contrôle.
Je me suis souvent demandé, en cours de lecture, si Eden était un fou ou un génie, tant la frontière entre les deux était floue. Finalement, la question se pose aussi pour Benjamin W : écrire un roman sur le pouvoir de la musique baroque, en 2014, un roman qui (tente de) flirte(r) avec le thriller psychologique, le roman d'apprentissage et le manuel de la psycho-pour-les-nuls, c'est quand même vachement gonflé comme pari. J'ai basculé de l'autre côté de la Force, alors malgré tout, pour moi, c'est un pari réussi.
Ah, oui, juste pour le plaisir des yeux, le voilà, le Benjamin B. ( quoi? qui a dit "miam miam"?)
Julia 17/12/2014 11:28
LaFee 20/12/2014 22:49
jerome 10/12/2014 13:29
LaFée 10/12/2014 14:20
Jacqueline 10/12/2014 08:49
Jacqueline 10/12/2014 15:58
LaFée 10/12/2014 14:20
Scarlett Julie 09/12/2014 23:42
LaFée 10/12/2014 14:20
Marguerite 09/12/2014 20:49
Marguerite 10/12/2014 20:43
LaFée 10/12/2014 14:21