"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
26 Août 2014
(...) alors, l'univers est-il un loto géant ? (...) d'autres pensées surgissent et m'apaisent, comme pour arranger les choses. non, non, tout n'est pas la faute au hasard. si c'était le cas, l'univers nous abandonnerait complètement. alors qu'il prend soin de ses créations les plus précieuses par des moyens invisibles à nos yeux. comme des parents qui vous aiment aveuglément ; une grande soeur (...) ; un gamin à la voix rauque (..) ; même une fille aux cheveux roses (...) peut-être que c'est une grande loterie, mais l'univers, en fin de compte, se charge de rétablir l'équilibre. l'univers prend soin de tous ses oisillons.
C'est par hasard que j'ai découvert ce livre, un hasard qui s'appelle Cajou et ses copines du Whatsapp Book Club ( Lisez donc les avis bien différents de Cajou, Cess et Feebourbonnaise , ajoutez-y l'abandon de Bérangère et la déception de Julia et vous aurez le panel presque complet des réactions possibles à la lecture de ce roman. Il manque l'adhésion totale et le commentaire dithyrambique? C'est vrai. Faites une recherche sur le net et vous serez comblés.) . Avant de m'y plonger, je ne connaissais que la jolie couverture de l'édition Pocket Jeunesse ( j'ai appris par la suite que le roman était sorti simultanément chez Pocket et chez Fleuve, avec cette couverture-ci (clic)) et ces quelques mots de présentation : Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire. Rien de plus. Et bien, en route pour l'aventure, alors! Et quelle aventure! C'était ma première LC format XXL, et je ne pouvais pas mieux tomber que chez ces folasses jeunes femmes bien sous tout rapport. Bon, elles lisent plus vite que leur ombre, elles arrivent à parler de Kate et de son prince, d'éducation, d'anniversaire d'enfants et du roman en cours sans jamais s'emmêler les pinceaux et, ô joie suprême, sans jamais spoiler ( à se demander si elles sont bien humaines, en fait ( ou alors c'est l'habitude d'être multi-tâches?)), mais c'était assez fun comme expérience. Puis elles sont vraiment synchro aussi ( moins de 24h pour que tout le monde ou presque ( ouuuuuh l'abandon! (je plaisante hein, mademoiselle B.)) termine un roman, c'est presque une chorégraphie. Genre
(bon, ok je cherchais juste un moyen d'utiliser ce gif, )
Mais soyons sérieux deux minutes ( Si, c'est possible. Allez, un effort quoi). Wonder, c' est un roman sur la différence ( et quand on connait le sens particulier que revêt pour moi le terme " extra-ordinaire"...), un roman sur l'intégration, sur l'adieu à l'enfance, sur la famille, l'amitié, 30 millions d'amis ( pensée émue à Daisy ). Mais c'est un roman partiellement réussi, pour moi ; aux trois quart réussi, plutôt, parce qu'il manque l'étincelle, parce que la fin est juste WTF?!, parce que sa plus belle originalité est aussi son plus gros défaut. La narration multiple, le roman choral, polyphonique, appelez-le comme vous voulez. Dans ce texte se suivent, se répondent, se complètent et parfois se font écho différents narrateurs
Malheureusement, toutes ces voix ne portent pas de la même façon. Certaines m'ont agacée, d'autres ennuyée ( ouais, carrément!), d'autres m'ont touchée, intéressée ou même émue ( mention spéciale à Via : Car la pire journée de ma vie, la pire chute, le pire bleu, la pire crampe ou la pire méchanceté qu'on m'ait jamais dite, ce n'est rien à côté de ce qu'August a dû subir. Je ne dis pas ça pour la noblesse du geste : c'est comme ça, un point c'est tout.). Une chouette galerie d'émotions, donc, mais aussi un sentiment d'inachevé, comme si cette multiplication des personnages faisait qu'aucun n'était travaillé en profondeur. J'ai été parfois frustrée de ne pas avoir plus de pages consacrées à ceux qui me plaisaient, et déçue de voir revenir ceux qui, pour moi, n'apportaient rien à l'histoire. J'ai aimé la succesion de courts chapitres, instantanés de vie, mais j'aurais aimé que certains se prolongent. Bref, la classique frustration du lecteur qui voudrait voir le roman écrit différemment. Parce que, bon, j'aurais tellement aimé une autre fin, pour ne pas refermer Wonder avec un sentiment qui ne rend pas justice à la lecture ( que j'ai vraiment appréciée dans l'ensemble), le bon vieux
Pourtant, August est un personnage à part, assez réaliste, pas une bête de foire ni un perpétuel rejeté de la vie. Il est un cas rarissime de dyspasie oto-mandibulaire bilatérale (..) aggravée par une microsomie hémi-crânio-faciale ou dysplasie oculo-auriculo-vertébrale ( Google est votre ami (ou pas, ne l'oubliez jamais), il est celui qui fait fuir les enfants ordinaires en hurlant, mais aussi un pré-ado "presque comme les autres" (quelle affreuse expression), qui claque la porte, se fait des amis et découvre que le monde sans casque d'astronaute, c'est bien aussi. August c'est le soleil. maman, papa et (Via sont) les planètes en orbite autour de cet astre. Le reste de la famille et (les) amis sont comme des astéroïdes et des comètes, qui tournent autour des planètes qui gravitent elles-mêmes autour du Soleil. Ces planètes, ces astéroïdes et ces comètes ne suivent pas la même orbite, pourtant. L'humour du père, le côté poule-qui-couve-son- œuf de la mère ( à tort? à raison? qui serait à même de le dire, franchement?), l'envie d'exister "elle toute seule" de la sœur, les coups tordus et les actes de bravoure des copains ( à 10 ans, s'opposer aux copines, c'est un acte de bravoure ( à 20, 30 ou 40 ans aussi, quand on y pense bien) ( et j'ai adoré le coup du ), les parents d'élèves qui méritent des baffes, le principal et son autopotrait, autant de raisons qui m'ont fait aimer ce livre, et tout l'univers qui gravite autour d'August. Pas de Big bang, mais une supernova tout de même, donc ( C'est qui la reine de la métaphore filéee? C'est moi!). Je vous laisse sur un des préceptes de Mister B., professeur de son état.
Fée Bourbonnaise 27/08/2014 21:00
LaFée 28/08/2014 07:13
LaFée 27/08/2014 22:33
Jacqueline 26/08/2014 16:39
LaFée 27/08/2014 22:33
Julia 26/08/2014 11:32
LaFée 26/08/2014 16:26
Cess 26/08/2014 11:09
Fée Bourbonnaise 27/08/2014 20:55
Cajou 26/08/2014 10:35
LaFée 26/08/2014 16:25
LaFée 26/08/2014 16:25