"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" (Jules Renard)
1 Mai 2014
Empire romain, Ier siècle de notre ère, sous le règne de Trajan. Fougueux et obstiné, Vix, jeune gladiateur à la retraite, revient à Rome afin d’y faire fortune. L’insaisissable Sabine est la fille d’un sénateur en quête d’aventure. Tous deux se connaissent depuis l’adolescence, et nourrissent une passion réciproque. Mais si elle aime s’amuser avec le beau Vix, Sabine rêve d’un grand destin – ce que Vix ne pourra jamais lui offrir, contrairement à Hadrien auquel elle est promise. Alors que Rome se prépare à de grands changements, les deux amants, happés chacun de son côté par le tourbillon de l’histoire, sauront-ils se retrouver ?
La magie, ça ne s'explique pas. Et quelque part, tant mieux. Rien ici (ni dans le précédent, d'ailleurs) ne peut rationnellement expliquer mon énorme coup de cœur (et oui, encore), parce que si l'on veut être purement objectif, ce n'est pas un grand roman (au sens strict du terme, j'entends). Le style ne casse pas trois pattes à un canard, c'est une jolie romance sur fond historique, oui, voilà, quoi.
Sauf que....
Voilà l'effet qu'il a fait à mon petit cœur. Qui a tremblé, souvent, qui s'est serré parfois, qui s'est gonflé de joie aussi. Comme dans la vraie vie. Et voilà LE talent de Kate Quinn, et c'est un talent rare : elle rend vivants ses personnages. Qui n'en sont plus, au final. J'avais l'impression, à chaque fois que je reprenais le roman, de rejoindre des êtres vivants, des êtres que je connaissais, que j'aimais, pour de vrai. Et croyez-moi, ça ne m'arrive pas souvent. A nouveau j'étais à Rome, en Dacie, au bord des thermes en construction, au milieu du champ de bataille, partout, avec eux. Rarement, très rarement, j'ai été aussi emportée, et c'est un bonheur d'autant plus unique qu'il est intense.
Je vous disais combien j'avais aimé Théa et Arius, dans La maîtresse de Rome, mais malgré tout je n'étais pas préparée à la cohorte de sentiments qui allaient m'étreindre à la lecture de ce deuxième volet. Vix et Sabine, j'étais heureuse de les retrouver, d'assister à la naissance de leur amour, mais j'ai presque autant été heureuse de voir ce dernier se découdre au fil des pages, tant Démétra, Mirah, Hadrien et Titus ont fait bondir mon cœur ( oui, encore lui). A mi-chemin entre vérité historique et romance, l'auteur a su faire de ses héros des êtres complexes, loin du manichéisme classique, tour à tour détestables et admirables. Mention toute particulière à Hadrien, dont elle a fait ressortir la part d'ombre, en réussissant le tour de force de me faire presque haïr par moments l'empereur romain que j'aime par dessus tout ( mon fils, tout ça...). Et que dire de Titus, ah, Titus (soupirs..). Je crois que suis tombée amoureuse dès l'instant où il s'est présenté, balourd, un bouquet de violettes à la main. Jamais il ne m'a déçue, même si j'ai eu bien souvent envie de le secouer, Ses citations m'ont enchantée, son sens du devoir, de l'amitié, du respect ont forcé mon admiration, et j'avais très envie d'être celle qui le serrerait dans ses bras quand.... Mais attention, on est à Rome, au premier siècle ACN, pas au pays des bisounours. Et croyez-moi, on ne risque pas de l'oublier. Un joli personnage de salope sans cœur traverse encore le roman, mais encore plus perverse que le précédent : Pompéia Plotina est détestable, intrigante, machiavélique, sournoise comme une mante religieuse ou un serpent, bref, elle fait froid dans le dos, dos dans lequel on a bien envie de voir quelqu'un planter un couteau, d'ailleurs. Moi, violente? Franchement, ce n'est rien, mais à rien à côté de la fureur qui déborde de ce roman. On est en pleines campagnes militaires de Trajan, et Trajan, c'est pas un rigolo. C'est un soldat, un vrai, comme Vix, comme le Clou, comme tant d'autres. On est plongé dans le quotidien des légions romaines, les marches, les batailles, les bivouacs, l'esprit de clan, et, comme le dit Cajou, ça sent la poussière, le sang et la testostérone. Mais aussi l'amour, figurez-vous, la loyauté, l'amitié virile et profonde, et parmi toute cette violence, ça et là, des petites bulles de douceur, qui vous mettraient presque la larme à l’œil, ce même œil que vous veniez de cacher dans une grimace, parce que quand même, toutes ces têtes coupées dont le sang gicle.....
Les derniers lignes?
Je VEUX la suite. Maintenant!
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Jacqueline 02/05/2014 17:45
Lafée 07/05/2014 23:05
Jacqueline 05/05/2014 18:30
Jacqueline 03/05/2014 10:14
Delphine-Olympe 02/05/2014 12:24
Lafée 07/05/2014 23:06